Cher ami, ce soir je t’écris
Pour te crier mon ennui
Ma peur et mon mépris
Face à celle qui me défie
Cher ami, crois-moi
Je t’en prie,
Quand je te déclare
Que dare-dare
Elle me suit
Cher ami, vois-tu
J’ai passé mon temps
A fuir mes vertus
Et en les fuyants
Je ne savais pas
Que j’avais permis – là
A mon ennemie
De me suivre jour et nuit
Cher ami, as-tu déjà senti
Ton âme à la fois si tarie
Mais en même temps
Si remplie
Si habitée par un poids
Que tu en perds toute foi ?
Moi, cher ami,
J’ai vu se faufiler ma vie
Entre les doigts de mes mains meurtries
A cause d’une tare
Que j’aurais aimé connaitre plus tard
Car ça fait maintenant longtemps
Que j’attends de profiter pleinement
De ce qu’ils appellent jeunesse
Et que je gâche sans cesse
Mais, entends-moi cher ami,
De ceci je ne suis point responsable
C’est ma hantise qui m’est indomptable
C’est elle qui a fait de mes heures
Une souffrance, un leurre !
Cher ami, je te vois bien
Te demander combien encore de temps
Vais-je te laisser en aplomb
Je vais donc mettre fin à ton attente
Et ta curiosité à découvrir
Ce qui se cache derrière ce qui me fait périr
Mais diable ! Ce ne peut être qu’elle
Elle seule qui mêle
Démence et fiel
Elle seule qui fait d’un homme
Un esclave, un sous-homme !
L’angoisse mon cher !
Qui te coupe toute brise d’air
Fais de ton âme une prisonnière
Et de notre époque une lassitude sans nom
Peuplée d’esprits vagabonds
Indignes de leur mission
De faire de cette terre
Une terre d’Hommes vivants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire