"Try to re-imagine me. And I'll re-invent myself."

Comment saurais-je quelle est ma « vraie » nature, mon moi naturel, quand tout en lui est un combat continuel ? Suis-je une éternelle solitaire se forçant à socialiser ? Ou suis-je cet être dynamique et extraverti qui s’est beaucoup trop éloigné du troupeau, beaucoup trop tôt.

Mon berceau d’enfant n’a jamais vraiment cessé d’exister : Des mains d’une mère je suis passée à une bulle morale protectrice. La lunatique en moi se réjouit de se trouver dans un tel environnement, point dénoué de préjudices. Elle y trouve bien des preuves attestant de la légitimité de son comportement. Et puis ne sommes-nous pas censés nous laisser aller à la vague terrestre ? Et cette vague n’est-elle plus que déchéance ? La voilà qui s’élève avec une telle colère qu'on croirait pouvoir renverser l’ordre du monde mais tout ce qu'elle réussit à renverser, tête la première, n’est autre qu'elle-même et quelques poussières de sable, qui ne sont autres que nous-mêmes. Je vois qu'à chaque fois que ma plume débute la scène avec un « je », son jeu la dépasse et lui impose un « nous ». Excès d’humanisme, de lâcheté ou de bipolarité ? Bien des mots compliqués, longtemps usés, rarement de plein gré. Il s’agissait au départ de savoir qui je suis, qui devrais-je être ou qui ne serais-je jamais…oui je ne saurais jamais.