jeudi 9 février 2012

"Break on through to the other side"

Tout à l’heure je regardais une émission qui parlait des adolescents et des enfants qui mettaient fin à leurs jours (Sinistre oui, mais je ne regarde la télé que quand il s’agit de sujets pareils). Un père qui témoignait du suicide de son fils âgé de seize ans déclarait «Il commençait à aller mal quand il prenait conscience de tout ce qui l’entourait. Il était très cultivé et connaissait beaucoup de choses, un peu trop peut-être. Là où il allait, il se sentait mal et voulait toujours aller ailleurs. Il ne supportait pas la malhonnêteté des gens.»
Nous sommes tous passés par là me direz-vous ? Je dirais plutôt que cette terre a été colonisée par des fous et que les sages (ou les Hommes ou les Adam originels), n’y trouvent plus leur place. La plus grande guerre qui a lieu depuis des décennies n’est pas forcément celle d'une oligarchie impérialiste contre le reste du monde mais plutôt la guerre entre les fils de Gaïa et les blasphémateurs. Je ne parle point de religion même s’il en est bien question d’une…la religion de l’oubli.
A la naissance était la connaissance absolue, à l’enfance commence l’oubli, puis vient le déni total.
La guerre dont je parle réunit ceux qui veulent faire de ce monde un enfer qui n’existe nul part ailleurs et ceux qui ont choisi le mutisme et la contemplation comme remparts.
Celle qui réunit des brebis galeuses qui commencent à se lasser et des moutons en troupes infatigables. Les brebis, elles, essayent tant bien que mal d’écouter différemment le chant des oiseaux à chaque jour qui se lève. Les moutons eux, ne pensent qu’à aller en direction de l’herbe qui sera plus verte ailleurs. Et durant leur chemin, leur regard ne suivra que la direction bien droite. Ils ne s’attarderont jamais sur les brebis immobiles dans leur petit coin de nature. Après tout, elles ne sont qu'infime partie du grand tableau.
Elles ne sont que tâches blanches sur fond noir.
Elles ne sont qu’une note de La parmi une ligne de Si.

Et si les cadrans de l’horloge s’inversaient …
Et si les dés atterrissaient sur une face blanche sans point noirs…
Et si la pomme ne fût jamais mordue…
Et si le « si » ne fût jamais écrit.

8 commentaires:

  1. En parlant de susicide, tu me rappelles le livre "le mythe de sisyphe" de Camus, qui commençait par cette question: "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie"... Mais en fin de compte, Camus ne dit-il pas ceci du mythe: "il faut imaginer sisyphe heureux". C'est ça l'essentiel, malgré tout l'absurde de la condition.

    Aussi, je suis en train de lire un livre de Pascal Quignard "La barque silencieuse" qui parle exactement de cela, la force d'errer en solitaire et le refus de l'abrutissement général de la masse, et où je viens de lire une belle devise: "Si omnes, ego non" : "Quand bien même tous, moi non".

    et pour finir; je me dis que c'est notre chance de ne pas savoir d'où l'on vient et l'où on va; c'est notre chance qu'il nous faille une vie entière pour trouver.

    P.S: J'ai essayé de ne pas oublier, et de me souvenir, un petir exrcice de "retour dans le temps", voilà ce que ça avait donné (du temps ou j'écrivais des poèmes :)
    http://assyl.wordpress.com/2010/11/29/ancetres/

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  2. La surprise est telle, que je n'ai pas pu m'empêcher de vérifier la date de publication du poème :)

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  3. Qu'est ce qui t'as si surpris ?

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  4. Le poème "tombé du ciel" au bon moment, au bon endroit :)

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  5. Oui, certainement tombé sous les bons yeux :) Je n'espérais pas tant pour lui :)

    J'espère que ce souvenir poétique à rebours t'as plu :)

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    1. J'ai parcouru d'autres poèmes par la même occasion..mais je me demande; pourquoi tu n'en écris plus?

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  6. On ne commande pas ces choses-là, Nathanëlle. Je n'ai jamais "décidé" d'écrire en vers. Je n'ai pas décidé d'arrêter non plus. J'ai écrit quand c'était nécessaire, j'ai arrêté quand je n'avais plus grand chose à dire. Il reste que le programme reste toujours identique, en vers ou en prose: "habiter la vie en poète".

    C'était mon premier poème :

    (Écrire…
    mais s’astreindre à ne retenir que l’essentiel :
    un sourire, un éclat, une lueur ou une nuance,

    ***

    Choisir,
    à l’égard de la beauté ineffable du silence,
    ou d’habiter la vie en poète…ou de tirer sa révérence.)

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